La crampe

Publié le par le Casta

La crampe du musicien

La crampe du musicien est une affection très grave sur le plan social et professionnel, touchant aussi bien les amateurs que les professionnels. Il s'agit d'une dystonie portant le plus souvent sur une fonction très précise, nécessitant un mouvement fin et répété. Elle est difficile à diagnostiquer car la plainte est souvent exprimée en termes de technique musicale (difficulté à faire des trilles, un vibrato, un tempo ... ), qui doit être mise en rapport avec le niveau antérieur du musicien et nécessite une grande connaissance de la musique.

Sur le plan médical, il faut éliminer les autres atteintes neurologiques (SEP .. ), et surtout le syndrome de surmenage, qui est une pathologie inflammatoire musculaire, articulaire ou tendineuse due aux mouvements répétitifs, et dont le symptôme caractéristique est la douleur.

L'examen des musiciens dystoniques consiste à faire pratiquer des exercices de difficultés croissantes, jusqu'à la "mise en échec". Cependant, le trouble est parfois très discret et nécessite un examen très minutieux, nécessitant un enregistrement vidéo. Parfois, le problème n'est décelable qu'à l'oreille.

Les résultats d'une étude australienne portant sur des musiciens d'orchestre, ont montré que cette pathologie était fréquente (40 à 60% des musiciens après 10 ans d'activité). Les femmes semblent moins souvent touchées, mais à un âge plus précoce. La majorité (75%) des patients étudiés jouaient d'un instrument à corde.

Le facteur déclenchant le plus fréquent est un changement dans la technique et surtout dans la durée du jeu (préparation d'un concours, répétition d'un spectacle ... ).
Un changement d'instrument, un traumatisme physique ou psychologique sont également cités comme facteurs déclenchants.

Le traitement de la crampe du musicien est essentiellement basé sur le réapprentissage de la technique instrumentale et une bonne hygiène de vie. La kinésithérapie doit être douce et ciblée. Le recours aux injections de toxine botulique est peu fréquent, car il est difficile de prendre le risque de provoquer une gêne supérieure au trouble initial.

Extrait du "Botulien" n°2 (Décembre 1999) avec l'aimable autorisation des Laboratoires Ipsen (d'après la communication du Docteur Yakovleff)

Publié dans Santé

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